Un bateau, ça se coud!

Maintenant que les panneaux sont prêts, branlebas de combat! 

On commence par faire de la place dans l’atelier pour assembler le “Drift”. Au moment de coudre le premier bord au fond du bateau, on se rend compte que l’on va manquer de place… Il est vraiment volumineux. 

Du coup, changement de plan! On passe à l’extérieur en plein vent mais à l’abri de la pluie sous la charpente de la vieille ferme toulousaine. Vous savez comment c’est, il faisait beau depuis des semaines, ça ne pouvait pas durer un jour de plus…un peu comme lors de la sortie du confinement du printemps dernier…

Avec la goutte au nez et l’aide de Thierry, on s’organise autour des tréteaux en tentant de suivre au mieux les indications des plans et de faire en sorte d’avoir tout à portée de main (ou presque … car il y a toujours un truc qui manque). Heureusement, nous avons les vieux tracteurs avec leurs contrepoids pour nous aider à cintrer le fond. Ça ne va pas être une mince affaire! Entre les bords droits sur le milieu du bateau, le fond précontraint, et l’étrave cintrée, nous devons faire en sorte que le contreplaqué des bords se courbe dans 2 sens différents…ce qu’il n’apprécie pas vraiment… Ça va grincer..

On tient à partager avec vous quelques grandes règles au cas où vous tenteriez l’aventure… Bon, il y a peu de chances que vous vous trouviez dans la même situation mais vous ne pourrez pas dire qu’on ne vous a pas prévenus !!!

  • Ne jamais laisser un maçon prendre le lead sur l’assemblage d’un bateau mais garder l’oreille attentive quand il propose d’utiliser une sangle à cliquet pour rapprocher le milieu du bateau avec le fond
  • Rester agréable même quand c’est stressant…
  • Ne jamais se mettre perpendiculaire au vent avec des panneaux de 5,2m au beau milieu d’engins agricoles au risque de finir au mieux en cerf-volant , au pire…empalé…
  • Couper des fils de fer deux fois plus long que conseillé dans le manuel (pourtant, la conversion pouce/centimètre, on gère…)

Bref, vous l’aurez compris, quelques moments de solitude à trois et surtout de grosses sueurs froides.

Après s’être entraînés sur les premiers “points de suture”, on prend le coup de main et les sourires reviennent. On commence à voir le volume du drift se dessiner tout doucement et ça fait un sacré bateau!

Puis arrive le moment de poser et d’ajuster le tableau arrière pour fermer la coque. 

Derniers réglages, dernières coupes… avant de resserrer complètement les bords sur le fond. A ce moment-là, c’est la troisième fois que l’on change les fils  pour rapprocher au mieux les 4 parties de cette baignoire géante. 

Vers 21h30, on n’est pas peu fiers du résultat digne d’un CAP suture… parce que oui… on a fait une journée de 12H et qu’en plus, un “Drift”, même hors de l’eau,  ça ”se coud” !